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 INTRIGUE N°1 - "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long."

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Natan Jefferson
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MessageSujet: INTRIGUE N°1 - "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long."   INTRIGUE N°1 -  "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long." EmptyMar 15 Juin - 19:19

[Merci de ne pas répondre à ce post, les amis. Il se déroule seulement entre Joey et moi, plus nos autres personnages ]

    Je tournai lentement la tête vers le soldat qui avait parlé. Seul survivant de sa petite troupe, il avait soi-disant un message à me faire passer. Je ne lui avais accordé aucune attention, mais lorsqu’il prononça le nom de James, je refermai brusquement mon poing, d’où des flammes s’apprêtaient à jaillir. L’homme déglutit avec difficulté, croisant mon regard glacial.

    - Répète ?
    ordonnai-je d’un ton sec qui ne donnait aucune envie de désobéir, à moins de désirer finir carbonisé.
    - James… désire… Vous voir…

    Mes sourcils se froncèrent. James ? Je me doutais qu’il ramènerait son nez un jour ou l’autre. Depuis presque trente ans, je n’avais pas eu une seule nouvelle, mais je pensais bien qu’il n’était pas mort. Impossible. Je m’autorisai quelques instants de réflexion, abandonnant momentanément l’homme pour fixer l’extérieur, appuyé contre le rebord d’une fenêtre. James… Vous dire que je n’avais pas pensé à lui depuis longtemps serait vous mentir. Je pensais à lui chaque matin, chaque soir, en me déshabillant, à cause du tatouage que je portais sur le bras.

    Il avait sûrement changé. Quoique. Sans vouloir me vanter – j’avais certainement un certain nombre de défauts, mais je n’étais pas vantard – je n’avais pas vraiment vieilli. La plupart des personnes étaient loin de me donner 47 ans. C’était un des avantages d’être un mage. Mon jumeau et moi-même ne nous étions jamais vraiment ressemblés. Un air de famille, plus ou moins flagrant suivant les époques, mais rien de plus.

    Je soupirai. Je le connaissais mieux que quiconque. L’inverse était également vrai. Depuis, les jours, les mois et les années étaient passés à cent kilomètres / heure, et… Il avait dû grandir, devenir plus mature. Cependant, un détail m’échappait. Je me retournai vers le soldat, visiblement mort de peur.

    - Qu’est ce qu’il a dit ? Exactement ?

    J’insistai surtout sur le dernier mot. Nouveau déglutissement de sa part. Il paraissait hésiter. Je tendis ma main dans sa direction, paume dirigée vers la cheminée où flambaient plusieurs bûches. Le feu commença à s’étirer, dans les airs, doucement, menaçant, prêt à l’attaquer s’il ne répondait pas sur le champ. Cet élément le décida.

    - Il a dit… Exactement… « Hey microbe, au lieu d'envoyer ces petites couillons et incapables de soldats, va dire à l'enfoiré du dessus qu'il y a un certain James qui voudrait enfin voir le sale con qui se cache derrière ses mauviettes. Qu'il vienne au lac, s'il en a assez pour enfin se battre à la loyale. »

    Voilà. Ça, c’était du James tout craché. Après m’être assuré qu’il n’avait rien ajouté de plus, le feu, tel un fauve enragé, se propulsa contre sa proie. Il embrasa d’abord ses vêtements, puis la victime hurla. Il était devenu une vraie torche humaine. Je n’étais pas friand de l’odeur de la chair brulée, bien que je m’y fusse habitué depuis le temps. Lorsqu’il cessa enfin de hurler, je stoppai les flammes, et je m’empressai de sortir.

    Le temps de prendre deux de mes épées dans ma chambre, je sortis, direction les écuries, m’occupai rapidement de mon cheval habituel. Je montai en selle, et tombai nez à nez avec un soldat. Ah. Oui. Je devais peut-être informer de mon absence. Joey s’occuperait de tout gérer.

    - Cherchez Joey, et dites lui de s’occuper de tout jusqu’à ce que je revienne.


    Point. C'était largement suffisant. Alors comme ça, je n’avais aucun cran ?! J’allais prouver à mon enfoiré de frère qu’il se trompait. J’allais lui prouver que l’eau n’avait pas toujours éteint le feu. Par chance, je n’étais pas très loin de Leeds – car c’était là la ville dont il parlait, en mentionnant le lac. Une demi-journée de trajet, six ou sept heures si ma monture était performante et si je ne faisais pas de pause totalement inutile. Je n’étais pas un abruti, loin de là. James avait sûrement préparé son coup. Le lac, était, comme vous le savez bien, une grande étendue d’eau. Autrement dit, il avait les éléments de son côté. Tant pis, j’étais le plus fort, de toutes manières. N’avais-je d’ailleurs pas failli le tuer, lors de notre dernière bataille ? Certes, elle datait de l’époque où je n’avais même pas vingt ans, mais depuis, j’étais toujours resté entrainé.

    La surface miroitante du lac apparut. Les eaux étaient calmes, éclairées par le soleil couchant. Le ciel était peuplé de couleurs ma foi plutôt agréables à regarder, variant du rose à l’orangé, jusqu’à, plus loin, le bleu clair qui allait bientôt, d’ici une demi-heure, laisser place au noir de la nuit. J’attachai mon cheval – notamment un étalon, arabe je suppose, vu son allure - à un arbre. J’avais passé du temps à le dresser, et si je pouvais éviter qu’il se sauve ou se fasse voler, cela m’arrangerait. D’autant plus que je ne comptais pas mettre trop de temps à rentrer à Blackpowl.

    Je marchai un moment, peut-être une dizaine de minutes. Je passai peu loin de la ville, il y avait des gens. Je ne compris pas les murmures lors de mon passage, mais visiblement, vu les regards apeurés qu’on lançait dans ma direction, les gens me reconnaissaient. Je n’eus qu’à les fixer pour qu’ils déguerpissent en courant. Parfait. Nous étions sur une sorte de falaise. Après les bords situés à une vingtaine de mètres de l’endroit où j’étais, le vide. Une trentaine de mètres, puis des rochers pointus, et l’eau. Bah. L’eau. Je détestais ça. Une chute serait sûrement mortelle, à moins d’éviter miraculeusement les gros cailloux. De toute façon, il n’y avait aucune raison pour que je tombe, n’est-ce pas ?

    Je pivotai sur moi-même. La nuit tombait déjà, la visibilité était réduite. Je tendis les paumes de main devant moi, et fit jaillir une sorte de « lance-flammes », qui pourrait être perçu de très loin. Ainsi, James comprendrait que j’étais là. Et que je l’attendais. Je l’attendais, de pied ferme.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1 - "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long."   INTRIGUE N°1 -  "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long." EmptySam 19 Juin - 18:53

    Connaissez-vous la haine ? Ce sentiment qui vous prend à la gorge, accélère votre pouls et vous fait serrer les poings ? Ce manque de contrôle, cette envie imminente de défoncer d'un bon coup la première chose qui vous vient à la main ? Ce désir de gueuler des promesses de morts et de souffrance à l'être tant détesté ? Oui ? Eh bien, à l'instant même, je ne l'éprouvais pas. Non, loin de là. C'était la haine qui m'éprouvait. Ah ah, drôle de phrase me diriez-vous. Mais pour tout vous dire, ça devait vraiment être le cas. La colère m'avait totalement embrasé, d'un coup. Cause ? D'autres sentiments... tels que la souffrance, la tristesse, le - léger - regret, le dégout et... mon impulsivité légendaire. Oui, ce n'est pas un sentiment mais c'est quand même une des plus grandes de mes caractéristiques, une des plus voyantes et influentes sur mes actes - parfois irréfléchis, je l'avoue. Oui, j'avouais beaucoup de choses en ce jour. Mon frère est un connard, je l'avoue. Natan Jefferson est mon frère, je l'avoue. Ma vie n'a quasiment aucun intérêt, je suis pitoyable et exécrable, une ou deux personnes dans toutes les terres d'Orion arrivent à me saquer, je l'a-vou-e. De toute façon, z'en avez rien à caler de ma vie. Alors j'arrête de vous bassiner avec ça, passons plutôt au plus important de la chose.

    Il était tôt, l'air était frais et je m'éveillais tout doucement, n'éprouvant aucune envie de me lever de suite. Ma vieille jument de 19 ans broutait déjà tranquillement, sans se soucier de moi. Elle ne prêtait jamais attention à mon être. Sauf quand j'étais en mauvaise posture. Sinon, chacun veillait sur l'autre sans vraiment le montrer. Un peu comme... un vieux couple, en fait. Je l'avais sauvé de l'abattoir il y avait de ça 7 ans. Non, non, je ne suis pas un gentil petit homme amoureux des animaux. Juste que je voulais me trouver un cheval pour trois fois rien. Chose faite, deux petites pièces leur avaient suffi. Néanmoins, je ne dis pas que je ne m'y étais pas attaché à cette vieille-là. Elle n'était pas la meilleure jument du monde - âgée, têtue, gourmande, désobéissante, irrespectueuse (à vrai dire, le seul humain qu'elle respectait, c'était moi) -, mais c'était quand même elle qui me supportait jour et nuit - que ce soit moralement ou physiquement. Bref, après cette petite parenthèse tout à fait inutile sur mon unique compagne - Lou -, revenons à ce fameux matin.
    Quelques bruits dans les fourrés me firent ouvrir les yeux. Un renard ?

    - Venez par là.

    Qui parlait ? Non, non. Juste une troupe d'une dizaine de soldats, rien de plus ni de moins. Je me levai alors d'un coup, partant me camoufler un peu plus loin. J'attendis silencieusement et patiemment la petite bande, jetant de temps à autre un bref coup d'œil à ma jument qui ne comptait apparemment jamais bouger de là où elle était. Pourtant, je ne l'attachais même pas. Je la laissais aller où elle voulait, quand elle voulait, lui ôtant tout matériel. Pourquoi donc courir le risque qu'elle s'en aille ? Vous savez, de nos jours, un cheval seul, sans aucune trace de propriétaire à l'horizon était considéré un animal perdu ou sauvage dans les dangereuses campagnes d'Orion. Il valait mieux donc lui éviter toute chance de se faire dévorer ou tout simplement massacrer par un quelconque prédateur. Vous captez ? J'utilisais souvent Lou comme attrape-nigauds. Et encore une preuve que mon système marchait plutôt bien, car les hommes que j'avais entendu un peu plus loin firent irruption. Leur attention se posèrent tout de suite sur mon équidé alezan.

    - Hey, elle a l'air sauvage c'te jument.
    - Ou... perdue du moins. Ça tombe bien, vu le cheval qu'on vient de nous voler.
    - Hey, attendez ! Y a un camp un peu plus loin.
    - Hum, rien d'alarmant, ça doit être un simple solitaire. Il a dû prendre la fuite en nous entendant. Donc, il a dû prendre sa monture avec. Donc, j'en déduis que cette jolie bête nous revient.


    « Même pas en rêve, murmurai-je, Lou ne se laisserait faire pour rien au monde. » Vu qu'ils allaient sans doute tous se faire mordre par mon cheval et qu'ils allaient commencer à s'énerver, je pris l'initiative d'aller à la rescousse de ma pauvre 'tite vieille. Hum... Autant s'amuser un peu. Depuis quelques années, une idée était née dans ma tête. Si je pouvais contrôler l'eau, je pouvais donc contrôler tout ce qui en contenait en majorité. Donc la plupart des choses liquides. Vous comprenez ce que je voulais dire ? Allez, voyez plutôt.
    Je dirigeai ma main vers un des leurs, me concentrant un maximum. D'une fois, il s'écroula au sol, semblant visiblement très paniqué. Les autres s'exclamèrent et exigèrent des explications. Vu son incapacité à aligner plusieurs phrases correctes et assez compréhensibles pour vous, je vais vous expliquer moi-même. Donc, voyez, je sais contrôler l'eau, et, comme déjà dit, la majorité des liquides. Si vous vous rappelez vos cours de sciences ou aviez tout simplement un minimum de logique, le sang est un liquide. Et qu'est-ce que ça fait quand vous empêchez le sang d'irriguer le cerveau, hum ? Oui, la mort assurée. Ou du moins de très grandes séquelles cérébrales. Un mort et 9 autres paniqués. Un tableau exquis, quand vous en êtes l'auteur.

    Je vous passerai le reste du combat - la flemme. Tout ce que j'ai à vous dire, c'est qu'ils étaient tous morts - ou en train d'agoniser. Sauf un, que j'avais certes affaibli mais il tenait encore debout. Vu les paroles qu'il prononçait sans cesse - "Je le savais! Je le sentais que c'était un piège ! Je vous l'avais bien dit ! Je le sentais ! Je le savais, je vous dis!" -, il ne pouvait être que Médium. Il se tenait devant moi, haletant, l'épée en main, le regard d'un côté tranchant mais de l'autre incertain. Mais qui serait sur de lui, devant peut-être celui qui allait lui donner la mort ?

    - Hey microbe, au lieu d'envoyer ces petites couillons et incapables de soldats, va dire à l'enfoiré du dessus qu'il y a un certain James qui voudrait enfin voir le sale con qui se cache derrière ses mauviettes. Qu'il vienne au lac, si il en a assez pour enfin se battre à la loyale.

    Ça allait faire plaisir à Natan, d'avoir des nouvelles de son frère adoré, je n'en doutais nullement. L'homme affronta un moment mon regard avant de détaler en courant, une fois que je me décidai à bouger.

    - Allez, Lou, on part pour Leeds.

    J'avais choisi cet endroit, car les éléments seraient de mon côté. Natan prétendait être le plus fort, alors pourquoi ne pas mettre toutes les chances de mon côté, après tout ? S'il était vraiment le plus fort, même face à un mage contrôlant l'eau se trouvant à quelques mètres d'une immense étendue de ce liquide, il devrait faire le poids. Et je n'en espérais pas moins de cet enfoiré-là.

    Mais avant toutes choses, il fallait que je prévienne la seule personne sur laquelle je m'étais arrêté. Lui dire, par un simple mot "Adieu". Car oui, j'étais terriblement conscient que je n'avais plus vu mon frère depuis plus de 25 ans, qu'il avait réussi à conquérir quasiment tout Orion, et que ça coulait de source qu'il était devenu des plus forts. De plus, notre dernier combat s'était plutôt mal déroulé pour ma part. J'en gardais encore une sacrée marque dans le dos. C'est ainsi que je me retrouvai devant la maison de Jude Taylor. Ouf, elle n'était pas dans sa demeure. Sans doute encore partie vagabonder dans les bois. Je m'inquiétais toujours pour elle, car ce n'était qu'une jeune fille Mnésique de 20 ans. Oh oui, elle n'était pas inoffensive mais face à une horde de soldats assoiffés de chair fraîche, elle ne pourrait pas toujours faire le poids, même si j'étais confiant envers elle.
    Je sortis donc un petit papier de ma poche, après être descendu de ma monture, pour ensuite y griffonner ces mots :

    "Hey Jude,
    Tu trouveras peut-être ça stupide, irréfléchi et vraiment incompréhensible, mais je te le dis déjà, tu risques de ne plus me voir. Je vais shooter Natan. Mais tu sais, comme je ne suis ni un sauveur, ni un super héros trop bon et terriblement fort, ce sera peut-être lui, ou bien moi. Mais dans tous les cas, il va saigner cet enfoiré. Donc, je te dis adieu ma Jude, désolé. Excuse-moi d'avoir toujours été ce que je suis, un véritable connard, en fait. Désolé de t'avoir obligé à me supporter.
    James
    "

    Aucune formule de politesse, aucun mot trop gentil pour être réel, pas de mots doux, pas de ça, non. Je ne voulais pas que ces adieux - certes par écrit - soient trop déchirants pour Jude. Je l'avais déjà assez embêtée, alors, non, pas de ça.
    Je le glissai en-dessous de la porte, en espérant d'un côté qu'elle ne le voie pas avant la fin du combat entre mon frère et moi, mais de l'autre pas trop tard, pour qu'elle ne s'en veuille pas. Merde ! J'aurais dû l'écrire ça... Ah... Je refouillai alors mes poches, étant persuadé qu'il fallait absolument que je la prévienne sur ce point-là.

    "Au fait, ne t'en veux pas. Tout ce que je te demande c'est de continuer à vivre, à te battre et à être la plus heureuse possible. Tu n'as pas besoin de moi Jude, c'était plutôt moi qui avais besoin de toi. Mais plus maintenant, je te laisse... Promets-le moi, que tu vivras.
    James
    "

    Je n'allais pas m'améliorer dans les mots sympathiques, explicatifs et les adieux entre deux messages... Bref, je mis ce bout de feuille avec l'autre, sur le pas de la porte. Je n'avais plus rien à faire ici. Sans hésiter, je remontai à cheval et lançai ce dernier au galop, pour me rendre sur les territoires de Leeds, là où ce connard de Jefferson m'attendait. Ah oui, moi aussi, j'étais un Jefferson...

    Sur le chemin, plus je pensais à mon frère, plus ma copine la haine de tout à l'heure grandissait en moi. Beaucoup de choses tournaient dans mon esprit mais une seule revenait : "Je vais le tuer". Tôt ou tard, cette phrase se transformerait en "Je l'ai tué". Mais par qui serait-elle prononcée ? Laissez-moi au moins un peu d'espoir. Pas que j'avais peur de lui. Moi, contrairement à lui - le connaissant, il devait déjà se réjouir de sa victoire -, je savais que ni l'un ni l'autre ne se connaissait encore, que nous étions tout deux imprévisibles pour l'ennemi et que le dénouement du combat n'était pas encore annoncé.

    J'arrivais au lieu de "rendez-vous". Mais... allait-il venir? Oui, ça, c'était sûr. Mon frère ne pouvait pas supporter de ne pas répondre à un tel défi. Si j'avais été à sa place, moi non plus, je ne serais pas resté tranquillement dans mon immense château, à me tourner les pouces. Non, je serais directement parti avec mon meilleur cheval là où mon antagoniste m'attendait sagement.
    Je fis le tour de la ville, ma jument me suivant tranquillement, manquant de temps à autres d'agresser un de ces passants débiles croyant qu'ils pourraient la toucher. Non, mais, c'était à Lou qu'on avait affaire. Pour ma part, c'était à Natan Jefferson, que j'avais affaire, en fait. Après quelques minutes - même beaucoup de minutes, presque 2 heures -, la nuit commençait à s'installer. Le ciel arborait alors de magnifiques teintes, allant du bleu ciel au jaune orangé, passant par un rouge intense et magnifique. Beau spectacle, il fallait se l'avouer.
    Mes pas me conduisirent auprès d'une falaise. Mais... Le lac... Leeds... C'était pas précis comme indication ! Merde ! Et co... Ah oui, j'avais oublié que mon frère aimait se faire remarquer. J'aperçus une grande... euh... Flamme allongée bizarroïde. Qui ne pouvait être digne que du crétin tant attendu. Je ne me gênai nullement - vous me voyez me gêner, aussi ? Je surgis tel un lion - euh ouais, ok, j'arrête les métaphores débiles -, devant le piètre salaud qui voulait encore attirer l'attention du ptit monde. Profitant de la proximité d'une grande quantité d'eau, j'éteignis ce chalumeau ambulant avant même qu'il ne puisse s'en rendre compte - donc, en même temps que surgir comme un animal sorti de nulle part, j'avais préparé mon coup.
    Je relevai les yeux vers lui. Mon regard traduisait très bien toute la haine - ma grande copine, celle-là -, que j'avais à son égard et ma seule attention, là sur l'instant - "Je vais te tuer, mec". Comme cela faisait quand même un sacré de bout de temps que je n'avais plus vu le connard de service, je pris le temps de l'observer un minimum. Il n'avait presque pas changé. Il avait juste prit 10 ans. Moi, par contre, je faisais bien mon âge - 46 ans, les gens. Mais il m'énervait toujours autant que la dernière fois qu'on s'était retrouvé. Je décidai de prendre la parole - bah oui, pas de combat sans mot échangé, voyons (c'est pour faire monter l'envie d'égorger l'autre, je pense, ou peut-être une tradition?)

    - Tu faisais mumuse?

    Très convaincant je sais. Mais personne ne se refait. Que vouliez-vous que je dise ? Que je lui déballe le discours du parfait bienfaiteur ? Pas mon genre, non vraiment. Je n'étais pas un bienfaiteur, combien de fois devrais-je le répéter ? Je n'ai toujours été qu'un simple homme, voulant juste se venger. Alors oui, cet homme voulait se venger du dictateur de tout une terre entière, eh bien, c'était son problème à lui. Quand est-ce que les gens auront la bonté de comprendre cela ? Jamais, je sais. Ils ont besoin d'espoir ces pauvres cons là. Ils sont obligés de s'accrocher à quelqu'un en qui ils placent toute leur confiance. Profonde erreur, souvent décevante. Mais bon, ce problème-là, c'était le leur. Je pense que j'en avais déjà assez, pour ne pas pouvoir me charger de ceux des autres.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1 - "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long."   INTRIGUE N°1 -  "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long." EmptySam 26 Juin - 11:58

    Je conservai les flammes à l’horizontal quelques secondes, jusqu’à ce qu’un jet d’eau sorti de nulle part ne jaillisse. Je reculai vivement. Je devais éviter de me mouiller les mains ; c’était moins pratique pour faire flamber quelque chose, son frère jumeau par exemple. En parlant de frère… James était arrivé. Je n’eus pas à attendre longtemps. Tandis qu’il me lançait une remarque stupide (après quelques années, il n’avait toujours pas changé ce crétin), j’en profitai pour l’observer de haut en bas, puis de bas en haut, avec ce qui restait de luminosité. Nous ne nous étions jamais vraiment ressemblé : comme la plupart des faux jumeaux, nous avions un air de famille plus ou moins marqué avec le temps, mais là…

    Bon sang ! Qu’est ce qu’il avait vieilli ! Il était devenu… A la limite d’être un machin tout fripé. Bon. J’exagérais, certes, mais je m’étais attendu à ce que, comme moi, le temps n’aie pas vraiment eu d’impact sur lui, du moins, physiquement. Pour ma part, je n’avais pas pris un cheveu blanc – c’était un des grands avantages d’être un Mage – et je ne m’en plaignais pas. Je fis deux ou trois pas, prudemment, dans la direction de James. Je pus alors vraiment distinguer les traits de son visage. Il… il… Il ressemblait à notre père, cet enfoiré qui n’avait, de toutes façons, jamais pu me blairer, contrairement à « mon frangin » à qui il tenait comme à la prunelle de ses yeux. Mes poings se resserrèrent sous l’effet de ses souvenirs qui me mettaient hors de moi. Je devais bien l’avouer. Gamin, je n’avais pas compris la différence qu’il faisait entre ses deux seuls enfants, puis, en grandissant, j’avais exprimé de la jalousie envers James. Pourquoi lui et pas moi. La seule qui m’avait jamais compris à ce sujet ; c’était ma mère. Elle m’avait toujours défendu vis-à-vis de mon père, lorsque, énervé, il passait ses nerfs sur moi. Je ne comptais plus les fois où elle avait crié « Christian ! Arrête ! Tu vas finir par le tuer ! ».

    Les souvenirs douloureux n’étaient pas d’actualité. Mon regard était tel que j’aurais pu foudroyer quelqu’un à distance. Je décrispai momentanément ma mâchoire pour lui répondre :

    - Tiens… T’as enfin osé sortir de ce trou paumé ?

    Et, d’un air moqueur, j’ajoutai :

    - Fais attention. Ça pourrait être dangereux.

    Il comprendrait de quoi je voulais parler. Le trou paumé, c’était là où nous avions grandi, notre maison qui était maintenant un lointain tas de cendres, là où reposaient les cadavres décomposés de mes parents. Je n’avais jamais voulu faire de mal à ma mère, mais lorsque j’aurais dû atteindre mon père, elle avait jugé bon de s’interposer au dernier moment. J’avais éprouvé un sentiment de culpabilité, mais maintenant, il n’existait plus.

    Mes dernières phrases, il comprenait bien que je mentionnais le fait qu’il m’avait laissé tomber, cet enfoiré ! Ce n’était qu’un lâche. J’avais été bien stupide de croire qu’il aurait pu me comprendre. Il ne valait pas mieux que notre père, en fin de compte, et à cette pensée, ma rage se fit plus grande encore, si c’était possible.


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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1 - "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long."   INTRIGUE N°1 -  "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long." EmptyMer 7 Juil - 15:08

    Pitoyable. Ce crétin était vraiment pitoyable. Il se croyait donc encore supérieur. Du moins, il avait cet air qui le traduisait pour lui. Oh, je ne me sentais nullement dans son cas, ou encore inférieur. Parce qu'on avait beau s'être connu par cœur pendant 18 ans, on était bien loin de cette époque à présent. Et que ce soit pour l'un ou l'autre, nous étions comme des inconnus face à notre ennemi. C'était assez excitant en fait. Qui de nous deux sortirait vivant de ce combat ? Peut-être aucun, qui sait ? J’aimais bien cette idée. Parce que, une fois que je l’aurais tué, qu’allait-il me rester ? Je me ferais acclamé, suivi et imploré par toute une contrée. Je détesterais cela ! Moi ? Un héros ? Et Natan un ange, peut-être ? Et si moi, tout seul, je crevais ? Il y aurait plein d’autres d’imbéciles qui essayeront de le buter jusqu’à ce que Natan crève d’une façon ou d’une autre. De toute façon, tout le monde finit par rendre son dernier soupir. Lui y compris. Alors ? De toute façon, ce monde sera « libéré » un jour ou l’autre. Mais, je vous assure que, peu de temps après cela, un autre fou à lier prendra le pouvoir et se mettra à semer la terreur dans tout le territoire. Je voyais bien Joey Jones, comme terrible tyran. Ou ce type avec des longs cheveux là, très très très très très loufoque. Mais sans doute pas assez fort – ou intelligent – pour diriger quoique ce soit. Alors… Bon, en fait, ce n’était pas du tout la question. Non, la question, justement, c'était le type en face de moi qui me la posait. Ça faisait bien longtemps que j'avais quitté notre maison - c'était le trou paumé en question, venant de lui, ça ne pouvait être que ça. Et puis... qu'est-ce qu'il en avait à foutre? Il avait totalement tout bousillé là-bas, non ? Qui serait resté sur un tas de cendres ? Personne de censé. Oh, j'avoue que parfois, pour certaines personnes, je n'ai pas toute ma tête, mais bon, ça, on s'en fout. J'aurais pu lui répondre. Mais il ajouta quelque chose, avec un ton des plus moqueurs. Pourquoi donc ? Pour m'énerver peut-être ? Ah oui, j'étais toujours aussi impulsif c'est vrai. D'ailleurs, si c'était l'effet recherché, il avait réussi.

    Tout mes muscles étaient contractés, prêts à l'attaque, à la défense, à n'importe quoi. J'allais le buter. Pauvre petit chou... Il semblait encore m'en vouloir du fait que je ne l'avais pas suivi. Vous auriez suivi votre frère jumeau, auquel vous teniez comme à la prunelle de vos yeux, pour aller massacrer tout les gens n'aimant pas les mages - ce qui se résumait à la population totale ? Moi pas, en tout cas. D'ailleurs, c'est pour ça que j'étais à présent ici. Je n'étais pas avec lui, je me retrouvais contre lui. A se demander d'ailleurs pourquoi et qui voulait vraiment tenir avec lui ? Ne pas se faire tuer ? S'il vous arrivait de faire ne fusse qu'un seul petit pas de travers, il vous brûlerait sur place ! Alors, pourquoi ? C'était une chose que je n'arriverais sans doute jamais à comprendre. M'enfin...

    Je lui répondis. Pourquoi ? J'avais envie ! Oui, car tout de suite après, j'allais enfin pouvoir assouvir mon désir de vengeance. Ouais, j'allais passer à l'offensive.

    - Dangereux, oui, tu as raison. Mais pour qui ?


    Sur ces paroles, je fis mine de le submerger d'une énorme vague. Mais je n'étais pas si bête que cela pour croire que j'allais l'avoir comme ça. L'eau éteint le feu, mais le feu évapore l'eau. En fait, je créais une diversion. L'eau me camouflait et Natan n'allait pas voir que je fonçais sur lui en dégainant mon sabre. Une fois assez proche de lui, je lui assénai un bon coup, visant son tronc.
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Natan Jefferson
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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1 - "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long."   INTRIGUE N°1 -  "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long." EmptyMer 7 Juil - 16:11

    Dangereux… Pour qui ? C’est tout ce qu’il trouva à me répondre, en reprenant mes mots, en plus. Pitoyable. Un second sourire moqueur apparut au coin de mes lèvres. Certes, je ne devais pas sous-estimer James. La seule chose que je pouvais oser affirmer était que j’aurais du mal à le tuer. Car j’étais bien déterminé à le tuer et ce moment était un des plus appropriés. Le rictus qui s’était formé sur mon visage disparut aussi vite qu’il était venu au moment où une énorme vague qui devait facilement mesure deux fois ma taille. Je reculai en arrière et, au moment où les premières gouttes allaient m’atteindre, je levai les bras et fit apparaître des flammes assez puissantes pour me protéger.

    L’environnement était capital pour un mage qui souhaite exercer son art. Prenons-moi comme exemple. Si je me faisais mouiller entièrement, j’aurais du mal à faire sortir quelque chose capable de faire bruler un corps humain. Tandis que si James se trouvait au beau milieu d’un incendie, il se retrouverait quasiment impuissant. Bref, je devais absolument rester sec.

    La rencontre de l’eau avec le feu créa brusquement de la vapeur qui m’empêchait de voir correctement, aussi, au dernier moment, j’aperçus une lame brillante qui jaillissait vers ma poitrine. Je n’avais pas le temps de dégainer mon épée et reculer ne serait d’aucune efficacité face à quelqu’un d'aussi doué avec un sabre dans la main que James (c’était bien une qualité que je devais lui reconnaître). La seule solution qui s’offrait à moi était soit de me laisser trancher le ventre – mauvaise idée – soit de me servir de quelque chose d’autre pour parer. Aussi rapidement que je le pouvais, je parai son attaque avec mon avant bras gauche. Le tranchant de la lame de James m’entailla profondément ; là où j’avais d’ailleurs mon tatouage. Là où nous avions tous les deux un tatouage identique. Quelle drôle de coïncidence. C’était plutôt douloureux. Je sortis mon épée et attaquai à mon tour, tâchant de masquer le fait que j’avais sacrément mal au bras.

    Une épée dans la main, j’étais plus inventif que James. Il se contentait d’attaques plus banales, il avait plus de mal à voir toutes les possibilités qui s’offraient à lui dès que son adversaire changeait de position. Ça, la créativité, c’était un truc qu’on possédait de naissance, c’était compliqué de l’améliorer. On m’avait toujours dit, gamin, que j’avais une imagination débordante. Un peu trop même, par moments. Bah, remarquez. Quelqu’un qui n’avait jamais d’idées aurait-il osé s’imposer de la même manière que je l’avais fait ? On associait ça à la folie, mais moi, je n’étais pas d’accord. J’étais parfaitement conscient de ce que je faisais et de l’ampleur que cela pourrait engendrer.

    James avait dû couper plusieurs veines de mon bras gauche car une quantité de sang importante s’en échappait maintenant. J’associais vitesse et rapidité dans chacune de mes attaques mais autant vous dire que mon « frère » était un sacré adversaire. Coriace, le type. Je me demandais avec qui il avait bien pu s’entrainer toutes ces années. On a beau dire ce qu’on veut, tout seul, on baisse forcément de niveau. Le fait d’avoir grandi avec quelqu’un qui possédait à peu près les mêmes capacités que moi au fur et à mesure que le temps passait m’avait été d’une grande utilité. Ainsi qu’à James.

    Vous avais-je déjà dit que mon – notre – père était professeur d’escrime ? Certainement que non, vu que je ne parlais jamais de moi, ou plutôt, de mon passé. Je pouvais dire tout ce que je voulais, mon paternel était certes un salopard fini, il combattait comme personne une épée dans la main et c’était bien le seul domaine où je lui devais (presque !) tout.

    Nous faisions pas mal de bruit, depuis que James avait fait jaillir une énorme vague et des personnes, courageuses, s’étaient approchées raisonnablement, formant un demi cercle autour de nous deux. D’habitude, je leur aurais demandé de dégager mais là, notre combat demandait une réelle concentration. J’avais pu à plusieurs reprises atteindre mon adversaire mais ses blessures n’étaient que superficielles. A mon tour, j’alliai mon pouvoir et une attaque de ma lame : allez savoir pourquoi, de ma main gauche, je n’avais jamais réussi à faire sortir quelque chose de puissant. J’envoyai un battement de toutes mes forces sur la lame de James et, rapidement, je changeai mon arme de main. J’avais appris à combattre aussi de la main gauche, bien qu’étant droitier.

    J’attaquai alors James au niveau du thorax et envoyai une flamme en diagonale qui, normalement, devrait atteindre sa hanche.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1 - "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long."   INTRIGUE N°1 -  "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long." EmptyJeu 12 Aoû - 20:30

    Bien que j'espérais beaucoup de cette attaque "surprise", je ne m'attendais pas non plus au miracle. Je me doutais bien que mon frère n'allait pas se laisser entailler le torse tranquillement, même après une pareille diversion. Mais bon, il fallait avouer que l'entaille que je venais de lui asséner au bras n'était pas innocente. Un sourire se forma sur mes lèvres en pouvant observer qu'il fit mine de ne rien sentir. Et puis, je peux vous dire que voir autant de sang de son ennemi couler, c'est quand même agréable. Mais ma joie fut de courte durée, il fallait absolument que je reste concentré sur le combat. Il sortit à son tour sa lame, ripostant tout de suite.

    J'avais beau être bon au combat - avec un père professeur d'escrime, il y avait intérêt -, je savais le point fort de mon frère : il se trouvait être créatif comme personne. J'avais beaucoup d'adresse, certes, mais je ne m'aventurai jamais hors des terrains battus, je restais plutôt dans la banalité. Ceci dit, il ne fallait quand même pas croire que j'étais mauvais.
    Natan me déstabilisa un instant avec un battement bien plus fort que ceux donné précédemment. Le temps que je reprenne me esprits, si court fut-il, il changea de main pour pouvoir, apparemment, mieux m'attaquer avec son élément, le feu. J'essayai de l'éviter un minimum, me rabattant sur les quelques flaques d'eau aux alentours, mais je n'avais pas été assez rapide. Je me servis quand même de l'eau pour éteindre mes vêtements se consumant et calmer ma peau, bien que ça me fit plus souffrir qu'autre chose. On avait beau dire, une brûlure, même infime, causait une douleur sans pareille. Il fallait que je reste calme, ne pas montrer cette douleur. Le bluff comptait énormément dans un combat, vous savez.

    Après ces quelques instants, je repris l'attaque, absolument pas décidé à me laisser abattre là et encore moins à abandonner. Mais à chaque pas, la brûlure qu'il m'avait causé à la hanche me rappelait qu'elle était présente. J'avais beau tout faire pour me concentrer sur mon jumeau et donc oublier cette foutue blessure mais rien n'y faisait. Je me rappelai alors notre dernier combat.

    Nous avions tout deux 18 ans. Il y avait quelques jours, Natan m'avait fait part de ses plans diaboliques - venger les mages, entre autres. J'avais refusé, ce qui le mit dans une colère effroyable. Le refus de son propre frère jumeau de le suivre, l'a, je pense, beaucoup touché. Mais bon, c'était pas dans mes idées, même très loin. Il venait de tuer nos parents. Les deux, oui. Je pouvais comprendre pour notre père. Ce dernier détestait Natan plus que tout. Je pense que c'est parce qu'il contrôlait le feu. C'était l'inverse de moi, car notre père me chérissait. Bah oui, il contrôlait l'eau aussi, alors ça devait être ça. J'appréciais beaucoup mon père mais je n'aimais pas quand il s'en prenait à mon frère. A ce temps-là, j'adorais mon frère. C'était mon meilleur ami. Une des seules personnes que j'aurais autant aimé... Et pourtant.
    Nous nous étions retrouvés face à l'autre, prêts à se battre comme jamais. Il venait de tuer notre mère, celle qui l'avait toujours protégé, celle qui avait tout faire pour que notre père arrête de battre Natan. J'avoue que parfois c'était assez dur, même pour moi. Il était arrivé plus d'une fois que mon frère se retrouve sur le sol, roué de coups. Je n'avais jamais beaucoup osé m'interposer, mais quand je trouvais qu'il allait vraiment trop loin, je m'intercalais entre lui et mon jumeau en lui hurlant de se stopper. Dans ces cas-là, énervé comme il était, il me jetait sur le côté, s'occupait un peu de moi avant de se rabattre sur sa première victime. Ce qui créait des tentions en plus entre ma mère et lui. Ma mère était une femme terriblement aimante. Trop aimante d'ailleurs, c'est ce qui causa sa perte vu qu'elle se mit au dernier moment devant notre père, pour qu'il soit épargné par Natan. Ce qui ne servit au final strictement à rien, vu qu'ils sont morts tout les deux.
    Dans ce combat, je me souvins avoir beaucoup réfléchis. "Mais pourquoi tu fais ça, mon frère?" était la question qui se tournait dans tout les sens dans mon esprit encombré. Je voulais venger mes parents mais en même temps, vouloir du mal à mon jumeau me semblait inconcevable. C'était dur, vraiment. D'ailleurs, je réfléchis tellement à ce sujet, qu'il m'eut. Je lui avais tourné le dos, le temps d'un instant. Un instant bien trop long à mon gout. Il projeta sur mon une énorme flemme, ce qui me fit tomber. Je ne me relevai pas, trop affaibli par cette dernière attaque et la douleur emprisonnant la totalité de mon dos. Je n'osais pas bouger, tellement ma souffrance était grande. Et puis, ça ne servirait plus à rien, j'entendis les pas pressés de mon frère s'éloigner. Je me mis à pleurer, oui. Je n'arrivais pas à y croire. J'avais fondu en larmes devant ce qu'était devenu mon propre frère. Je désespérai et enrageai en même temps.

    En y repensant, toutes mes forces se ravivèrent. Je fonçai alors littéralement sur Natan, répétant coups sur coups, ne lui donnant pas un seul instant de répit. Mais voilà : on pouvait continuer bien longtemps comme ça. La seule chose restant à faire était de le désarmer. Mais bon, là, j'y arriverai pas comme ça. J'étais un mage, donc, il fallait bien se servir de ses capacités, non?
    Peu créatif, donc, je repris le même mouvement pour le déstabiliser, c'est-à-dire le battement le plus puissant que ma force pouvait me le permettre sur l'instant. Ensuite, le lac se trouvant à proximité, je projetai de l'eau en grande quantité sur son bras tenant l'arme. Avec la force de l'eau enrobant son épée, il ne pourrait que lâcher.
    Une fois l'arme dérobée à son propriétaire, je fis en sorte que cette dernière se retrouve assez loin pour qu'il ne la récupère pas - du moins, pas pour l'instant. Pourquoi mais pourquoi, je me répétais "Mais pourquoi il a fait ça?" La haine - toujours cette même haine - se ravivant en moi, je ne pus m'empêcher de prendre la parole.

    - Qu'est-ce que tu fous Natan?

    Je le regardai dans les yeux. Il y avait eu une certaine émotion dans ma voix. Déception et colère se côtoyant étroitement.

    - Tu te disais que c'était inconcevable de tuer toute une race juste parce qu'ils étaient considérés comme trop dangereux... Tu crois que ce que tu fais c'est mieux? T'es vraiment stupide d'avoir cru que j'allais te suivre. Regarde! Regarde ce que t'es devenu! Un salaud n'aimant personne. Ca te fait plaisir peut-être? Tu te souviens pas de... que t'étais mon frère? T'es mort Natan. T'es rien de ce que j'ai connu. Ni ce que personne n'a connu. Imagine un peu Emy, hein...

    Je savais que ça allait le faire réagir. Mais je ne disais pas ça juste pour cette raison. Il m'avait vraiment causé beaucoup de peine. Oui, mon frère était mort. Natan Jefferson n'était plus mon jumeau, c'était juste un inconnu.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1 - "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long."   INTRIGUE N°1 -  "Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long." EmptyVen 1 Oct - 19:16

    Je parais chacun des coups de James sans grande difficulté. Il n’était pas innovateur, j’avais donc l’avantage. Ses coups se firent plus rapides, plus violents, ce qui constituait pour lui un handicap, et pour moi, un gros avantage. De plus, je l’avais déjà bien abimé, j’étais plutôt fier de moi. Je manquai aussi de vigilance. Je sentis l’eau, glaciale, sur ma main. Je fus forcé de lâcher mon épée qui vola à plusieurs mètres. Mon bras droit était comme engourdi, je ressentais des picotements très désagréables. Je fusillai mon ennemi du regard, tout en fermant mon poing, me concentrant pour faire jaillir quelques minuscules flammes qui n’endommageraient pas ma peau, mais enlèveraient ces sataniques gouttes qui m’empêchaient d’utiliser mon pouvoir.

    James, grâce à un retournement de situation que je n’avais pas soupçonné, m’empêchait d’agir. Il me tenait au bout de sa lame, au bout de son eau démoniaque. Je fus forcé de l’écouter, rageant à chacun de ses mots. Cependant, un seul mot en ressortit vraiment. Un seul prénom, plutôt : « Emy ». Emy, Emy, Emy… Ces trois lettres commencèrent à résonner dans mon esprit. Je reculai d’un pas. Depuis mes dix-huit ans, presque dix-neuf, je m’efforçai de ne plus penser à elle, à son visage, au parfum de sa peau. Elle était morte, terrorisée à l’idée de laisser derrière elle le monde des vivants, et pourtant, elle n’avait pas eu d’autre échappatoire possible. Depuis toute petite, elle était au courant, pourtant, je me souvenais encore de ses sanglots que j’avais dû trop souvent sécher. Elle avait été la première cause de mes disputes avec mon père, pourtant, je n’avais jamais pu lui en vouloir. Elle était tellement… tellement… Fantastique… Et puis elle était partie. Il n’était alors resté que ma famille. James, ma mère que j’avais toujours adoré, et surtout admiré, notamment pour son calme légendaire, que je n’avais jamais réussi à imiter, j’étais bien trop… Explosif. Et puis il y avait mon père. Lui, je le détestais. Ma mère pouvait dire ce qu’elle voulait, je n’avais jamais éprouvé que de la rancune envers lui, envers ses foutues préférences – oui, j’avais peut-être été jaloux de mon jumeau – et lui, il n’avait jamais fait d’efforts. Tous les jours, il trouvait moyen de m’hurler dessus et, la plupart du temps, sous l’effet de sa colère, je me retrouvai brusquement propulsé contre un mur, ou, quand j’avais moins de chance, en bas des escaliers lorsque j’étais à l’étage.

    Le plus étrange, c’est que je me souvenais d’avoir eu affreusement mal lorsqu’Emy était partie puis de quelques « flashs » lors de mon combat avec James, mais jamais de mes vraies motivations. Cependant, il était trop tard pour faire demi-tour, trop tard pour tenter de me racheter, et puis, je revins brutalement à la réalité.
    Qu’est ce qui me prenait, de penser à ça, soudainement ? Je m’approchai doucement de James, prudent, et lui murmurai d’un ton aussi glacial que ma colère était immense :

    - Je t’interdis de parler d’elle.

    Mon air calme ne dura pas longtemps. Je reculai et, dans la même foulée, je positionnai mes paumes de main devant moi, faisant jaillir une seule et énorme flamme, puissante certes, mais pas autant que j’aurais pu l’espérer, toujours pour la même raison : James, et sa foutue eau.
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